vendredi 21 juin 2013

De San Pedro d'Atacama à Sucre

San Pedro d'Atacama (Chili)
L'arrivée au matin à San Pedro d'Atacama était impressionnante.
Le village est au milieu du désert, à coté de la cordillère des Andes et à quelques kilomètres de la frontière Bolivienne. Celle ci passe au pied du très beau volcan du Licancabur, un cône parfait, qui signifie en Inca «le volcan du peuple». Il fait une chaleur étouffante en journée et un froid vif la nuit. Les maisons en adobe et les rues en terre battue nous donnent l'impression d'avoir changé de pays. 
Rue de l hôtel et volcan Licancabur

Le désert d'Atacama et l'un des plus aride au monde, il s'étale sur 320000 ha et est en moyenne à 2300m d'altitude.
Nous sommes restés quelques jours à San Pedro pour visiter les sites autour du village.
Nous posons nos sacs dans le petit hôtel familial « Laskar », nom d'un volcan situé tout proche et en éruption permanente.
Première journée sur le Salar d'Atacama et la Llaguna de Chaxa. Un des sept secteurs de la « Reserva Nacional Los Flamencos ». On observe pour la première fois les flamants et nous sommes gâtés puisqu'ici trois espèces se balladent : le Flamant de James, du Chili et le flamant Andin.

Observer se déplacer doucement les flamants sur les fonds rouges de la lagune, avec en arrière plan la blancheur du Salar et la cordillère des Andes enneigée était vraiment chouette.

Nous poursuivons sur la Laguna Miscanti, qui nous élève à 4350m d'altitude. Au bord de l'eau on observe nos premières Vicunas (Vigogne), espèce de Lama et le plus petit de la famille des camélidés. Il vit à l’état sauvage contrairement au Lama et à l'Alpaga. Sa laine est de première qualité.

Sur la route on s’arrête dans de charmants petits villages où certaines maisons sont construites en pierre blanche volcanique et découvrons dans l'église de San Lucas la charpente ainsi qu'un escalier en bois de cactus.

Le lendemain, levé à 4h pour les Geysers du Tatio (troisième plus grand cratère du monde) à 4320m d'altitude, de manière à arriver très tôt sur le site, au moment ou l'amplitude thermique est la plus grande. Il faisait moins 10°. Certains geysers sont montés à plus de 3 mètres.

Le soir, un Barbecue s'organise à l'hôtel, une vraie institution au Chili, toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver autour du feu. Saucisses, poulet, pièces de bœuf et salade.
Nous partons aussi en bicyclette pour la journée. On commence notre tour dans "Devil Canyon" et ses formations rocheuses de couleur rouge, travaillées par l'érosion. A la sortie du canyon on découvre une petite chapelle, blanchie à la chaux, posée au milieu de ce désert humain. 

Le soir nous nous dirigeons, toujours en vélo, vers le site de la « Vallée de la Luna » où les touristes affluent pour le coucher de soleil. Un site assez exceptionnel et grandiose, toujours dans les tons ocre et rouge. Dunes de sables et roches sculptées par l'érosion.


La remontée du Chili se termine donc à San Pedro d'Atacama. Nous sommes à quelques pas de la frontière Bolivienne et du site réputé du Salar d'Uyuni et du Sud Lipez au Sud de la Bolivie. La cordillère des Andes nous sépare. Ces deux sites se visitent facilement en excursion 4X4. Nous partons donc de San Pedro pour 3 jours et les conducteurs nous déposerons dans la ville d'Uyuni à l'issue du trip. Dans la nuit avant le départ, le tonnerre gronde et il pleut sur San Pedro. On nous a pourtant rabâché durant les quatre derniers jours qu'il ne pleut que quelques millimètres par an dans cette région. Réveil en sursaut pour ramasser les chaussures qui sont censées sécher dehors et on se rendort en espérant que le temps s'améliore. Au matin, la neige a plâtré les sommets et la frontière chilio-bolivienne est … fermée !!!

les organisateurs du tour sont donc obligés de trouver une solution alternative à l'annulation pure et simple du départ. Ils proposent de passer la frontière plus au nord, au niveau d'Ollague et de redescendre ensuite vers le Sud Lipez pour rejoindre le premier refuge, une fois du côté bolivien. Cela supprime donc la visite de certains lieux situés juste après la frontière. L'ensemble du groupe se décide à partir car les perspectives de réouverture dans les jours à venir ne sont vraiment pas certaines.

Le Sud Lipez et le Salar d'Uyuni (Bolivie)
La première journée a donc été très roulante...on a enchaîné une belle douzaine d'heures de route (dont dix sur piste) pour rejoindre le refuge d'altitude à 4300 m en plein milieu du Sud Lipez.
Les beaux paysages de l'Altiplano enneigé sont quand même là pour nous divertir !


Le Sud Lipez est une région des hauts plateaux (moyenne d'altitude à 4000m) au sud du Salar d'Uyuni. Région quasi désertique où la tectonique est active : volcans encore en activité, geysers, sources géothermiques...
Le groupe et réparti en trois véhicules 4X4. Nous faisons connaissance avec notre conducteur-guide, Walter, et nos compagnons de 4X4, une allemande et un couple de brésilien d'origine japonaise.
On se réveille le lendemain, proches de la Laguna Colorada, aux teintes rose et rouge. On retrouve les variétés de flamants rose qui fouillent le sol de l'eau à la recherche de crustacés. Le froid est très vif et nous empilons toutes les couches chaudes de notre sac de voyage.

Cette deuxième journée nous fait remonter le Sud Lipez vers le nord en traversant des déserts et des lagunes, sur fond de cordillère (volcans) enneigée. On vous laisse regarder les photos qui parlent d'elles mêmes...
Le dernier jour est consacré à la visite du Salar d'Uyuni. le plus grand désert de sel du monde, environ 10 000km2. C'est aussi la plus grande réserve de lithium exploitable au monde. Vestige d'un lac d'eau de mer, le lac Minchin, asséché.

« Histoire du Salar : Au cours de son histoire géologique (fin du Pléistocène), l'altiplano bolivien comptaient deux grands lacs: le lac Ballivian au nord (emplacement de l'actuel lac titicaca et le lac Minchin au sud. Il y a environ 15,000 ans, les eaux du lac Minchin se sont évaporées lentement laissant une succession de dépôts de sédiments lacustres et minéraux drainés depuis les montagnes environnantes. Les Salars d'Uyuni et Coipasa se sont ainsi formés au cours des millénaires avec des couches calcaires en profondeur recouvertes d'une croûte de gypse et halite (sel) en surface. » (source internet)





Le départ était programmé à 5h afin d'être à temps sur le site pour le levé de soleil. Sauf que ...pas de conducteurs à l'heure prévue, ils roupillent toujours..apparemment ils ont un peu trop arrosé la soirée de la veille...c'est donc nous qui allons les réveiller...enfin partis, on rattrape le premier véhicule parti une demie heure avant nous, qui s'est manifestement planté dans une bute de terre au milieu de la route...les garçons sortent pour aider à déblayer...au final rien de grave, quelques bosses sur la tête.


Bref on est quand même arrivés à temps sur le site, frigorifiés par le froid mais ravis par la vue.
Vraiment un site exceptionnel, une étendue blanche aveuglante à perte de vue.
Nous faisons un détour par une des rares « îles » du Salar, petite colline de roche volcanique de quelques centaines de mètres, où des cactus géants se sont établis. L'ensemble donne un paysage vraiment hors du commun.
Le Salar d'Uyuni est aussi connu pour être un studio photo sans artifice, puisque le blanc offre un effet d'optique naturel et assez marrant.

Le tour du Salar se termine et on est déposé dans la ville d'Uyuni, assez glauque ! Nous attrapons alors directement un bus direction Potosi un peu plus au nord. Trois jours à Potosi et premier contact avec une ville Bolivienne.

Potosi (Bolivie)
Nous voilà encore à plus de 4000m d'altitude et on s'essouffle un peu dans les rues. Il fait encore très froid, surtout la nuit, alors que la journée, on cherche comme des lézards le moindre rayon de soleil pour se réchauffer.
               

Potosi a une histoire assez particulière et très liée à l'époque de la colonisation espagnole
Pendant 4 siècles, elle a été le nombril de l'Espagne coloniale. Elle est au pied de la montagne d'argent, le Cerro Ricco, qui recelait et recèle encore différents minéraux, dont de l'argent.
Les historiens estiment que l'Europe a reçu depuis 1545 et jusqu'à l'indépendance de l'Amérique du Sud, prêt de 50 milliards de dollars en lingot de Makukinas, les pièces d'argents frappées à Potosi (à la Casa de la Moneda). A son apogée, Potosi était une ville faste et luxueuse. Les bâtiments du centre historique en témoignent aujourd'hui, un peu décrépis cependant. Aujourd'hui, les mines sont toujours exploitées par les mineurs, qui ont crée des coopératives. Tous les quartiers du haut de Potosi, au pied de la montagne, sont consacrés aux mineurs. Ils ont leurs habitations et leurs échoppes.
Nous sommes allés visiter ces mines en compagnie d'un guide : Antonio, ancien mineur reconverti et sacré personnage.
 Avant la visite, ils nous a filé une combi de spéleo. Équipement non superflu pour se faufiler dans les tunnels étroits et sinueux. Comme la coutume le veut on est passé au marché des mineurs pour acheter des petits cadeaux (feuilles de coca, cigarettes, alcool à 96° à boire (oui, oui...), explosif et soda) à donner aux mineurs lors de la visite. Antonio a insisté pour que tout le monde goutte à tous ces bons produits naturels. On est restés deux heures et demie à se balader dans ce gruyère.
Après 10 minutes de descente on croise notre premier mineur, un homme âgé d'une cinquantaine d'années, en nage, qui porte sur son dos les 40 kg de son travail. Il remonte depuis plus de 2 heures, du niveau 16, le plus bas, à moins 450m. Nous croisons aussi des petits hôtels à offrandes et prières, dédiés à la Pachamama, la terre mère. Antonio nous fait l'exemple de la cérémonie et utilise la seule dynamite (un morceau ...ouf) qu'on avait acheté pour les mineurs en guise de démo. L'explosion nous a bien secoué et on faisait pas les malins. la sortie a été la bienvenue.



Tupiza (Bolivie)
Après 3 jours a Potosi, nous sommes redescendus vers la petite ville de Tupiza pour 3 jours. Chouette et paisible petite ville, entourée de canyons où nous avons fait des randos à pied et à cheval.

      





Tupiza est aussi connu pour être l'endroit où le célèbre pilleur de banques et de trains américain Butch Cassidy aurait été tué en 1908.

Nous sommes maintenant dans le belle ville de Sucre depuis mardi. Nous restons ici encore une semaine pour prendre des cours d'espagnol.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

juste magnifiqueeeeeeeee!!!
besos

Djamili