mardi 20 novembre 2012

En L'an 2555

Nous sommes arrivés à Bangkok le 9 novembre. On a tout de suite senti la différence de température. Ça nous change du Népal où la polaire était indispensable... depuis notre arrivée ici elle n'a pas quitté le fond du sac!
Depuis Bangkok nous avons pris un bus direction Chiang Mai, à peine 3 heures après l’atterrissage. Rien de tout ça n'était programmé... nous savions juste que nous devions monter assez rapidement dans le nord pour rejoindre des amis et en profiter avec eux avant qu'ils rentrent en France. Nous avons donc enchaîné les deux vols avec 10 heures de bus.
Bref...nous avons découvert cette charmante ville après une bonne nuit de sommeil et guidé un peu par Gwenaël, déjà habitué aux coutumes locales. L'ambiance de cette ville nous a rapidement plu, à la fois décontractée, originale et culturelle. Nous avons pu visiter nos premiers temples, manger nos premières Pat Thaï et profiter des premiers massages.
Chiang Mai compte plus de 300 temples dont 121 à l'intérieur de la ville. La vieille ville est construite en forme de carré et les ressemblances entre rues aident à se perdre.
Les soirs, nous déambulons dans les marchés de « Saturday et Sunday street ». La ville prend alors une autre forme et les étales de nourriture et d'artisanat envahissent les rues. Nous découvrons une cuisine variée sur les marchés : brochettes de bœuf à l'ananas, brochettes de crevettes, omelette d’œufs de caille, soupes, pancake à la banane, cake à la patate douce... La plupart des plats sont épicés, Gwenaël nous apprend la formule du pas trop fort : « Nik Noï » (version phonétique!!)...bien utile. 


Le lendemain, nous enfourchons notre scooter 125 cm3 pour s'échapper un peu de la ville. Nous visitons le temple Phra That Doï Suthep qui surplombe Chiang Mai, 13 km à l'ouest. Il est le plus vénéré du nord du pays et visité en masse par les thaïlandais. Il fut édifié en 1383 pour enfermer une relique bouddhique. Celle ci fut transportée sur le dos d'un éléphant qu'on laissa vagabonder jusqu'à ce qu'il choisisse le lieu d'établissement qui contiendrait la relique. L'éléphant mourut au sommet du Doï Suthep. Les pèlerins tournent autour du stupa doré, une fleur de lotus coincée entre leurs mains jointes. Ils récitent une prière et font ensuite des offrandes à Bouddha. Certains laissent un mot (ou un vœu) sur un tissu orange (couleur des moines) tendu, qui sera ensuite entouré sur le stupa par les moines. Nous avons continué à arpenter la campagne environnante à la découverte des cultures de café et de certaines minorités montagnardes (les Hmongs).


Après ces deux jours passés à Chiang Mai, nous prenons la route pour Pai, une ville très animée et touristique, un peu plus au nord. Comme le dit le Lonely Planet, Pai « ressemble à une île du Sud, mais sans les plages bien sur ! ». L'atmosphère ressentie dès notre arrivée est exactement celle décrite dans le guide. Les rues sont pleines de bars et de restaurants, de salons de massage, de boutiques de souvenirs et d'artisanat plutôt original et recherché. On ne s'imaginait pas, en arrivant aussi haut dans le nord du pays, trouver une telle ambiance. Nous prenons conscience du développement touristique de la Thaïlande. Nous trouvons un joli bungalow pour séjourner, situé de l'autre coté de la rivière. Pour l'anecdote, le pont en bambou permettant d'y accéder est parti avec la crue, durant notre première nuit. Surprise au matin ! ...mais 48 h après il était reconstruit!!


 De nouveau en moto, nous partons visiter les sites soit disant naturels et authentiques des alentours. Premier village, vendu comme un village chinois, et première déception. On se croirait à Eurodysneys ! Les maisons semblent être en stuc et les gens de faux chinois ! On n'exagère à peine ! Le temps de passer aux toilettes et nous quittons ce lieu direction les sources chaudes et les cascades. Même topo ! Tout est très aménagé ! A coté, les chutes de la Druise c'est Ko Lanta !A la recherche d'authenticité, nous rangeons le guide et prenons des pistes façon massage Thaï...Gwen manque de tomber en panne d'essence et nous trouvons des bouteilles de gazoline dans un village perdu. Les pistes nous mènent dans les rizières où les villageois travaillent encore. Les paysages sont magnifiques et les gens nous accueillent toujours avec un grand sourire.


En venant dans la région, nous ne pouvions pas passer à côté de la balade à dos d'éléphant. Les pachydermes ont toujours été vénéré pour leur force, leur endurance et leur intelligence. Autrefois, les éléphants travaillaient aux cotés de leurs Mahouts (dresseurs) pour récolter du bois ou transporter des charges sur des terrains montagneux. Puis, le monde moderne est arrivé et les a mis au chômage. Un éléphant peut vivre jusqu'à 100 ans et deux Mahouts (souvent le père et le fils) le suivent toute sa vie. Nous pouvons supposer que les balades sont devenues une alternative pour gagner de l'argent, qu'en d'autres éléphants et leurs Mahouts font la manche à Bangkok.
Nous restons encore aujourd'hui impressionné par la force tranquille que dégageait l'animal. Nous avons terminé la balade à la rivière et l'éléphant nous a gentiment mais énergiquement jeté à l'eau.
Le séjour à Pai se termine par une balade à « Paï Canyon ». Comme son nom l'indique c'est un canyon...crée par le travail de l'érosion. C'est un joli site où nous avons fait de belles photos !


 Nous avons quitté nos amis à Pai vendredi matin dernier et nous avons continué notre route vers la petite ville de Mae Hong Son et de Mae Sariang. L'idée était de faire une boucle dans la campagne de l'ouest avant de rejoindre Chiang Mai et de se trouver dans des lieux moins touristiques.
Arrivés à Mae Hong Son, nous découvrons une petite ville entourée de montagnes, de forêt tropicale et au caractère attendu d'une ville du nord. Elle fut fondée en tant que centre de dressage d'éléphants et cela jusqu'en 1856. La population est en partie Birmane (Chan).
Notre guest house est en bordure du lac et nous avons une belle vue sur les temples qui s'illuminent à la nuit tombée. Le temple Phra Doi Kong Mu domine la ville à 1500m d'altitude. Deux Stupas renferment les cendres de moines de l'état Chan du Myanmar (Birmanie).

 
Le soir, le traditionnel marché anime les rues du bord du lac et les élèves des écoles de musique locales créent une belle cacophonie.
En scooter nous montons au nord, à la frontière Birmane. La région est magnifique et il est difficile de conduire en restant concentré sur la route. La jungle est omniprésente et les portions sans habitation nous donnent l’impression d'être seul au monde.
50Km plus loin nous arrivons à Pang Ung, un paisible lac artificiel entouré de pins et qui rappelle la Suisse. Nous continuons notre chemin plus au nord au travers des plantations de thé et de café pour atteindre le village chinois de Ban Rak Thai (le village ami des thaïlandais). C'est le dernier village avant la frontière birmane. Les habitants ont fui le communisme dans les années 1950.

Avant d'arriver à Mae Sariang, nous ne souhaitions rester qu'une journée et repartir le lendemain, mais nous sommes finalement restés une nuit supplémentaire pour profiter d'une journée pleine et visiter les environs. Au détour d'une ballade dans la ville nous sommes entrés dans un marché couvert, ou nous découvrons des produits que nous n'avions encore jamais vu auparavant. Au premier étale nous faisons le plein de fruits: fruits de la passion, fruits du dragon (fruit de cactus), de mangoustans et de longanes. Quelques mètres plus loin, on pense voir du serpent mais après avoir fait rire plusieurs vendeuses on nous explique que ce n'est que de l'anguille ! Celle-ci trône juste à coté des brochettes de grenouilles entières. Nous créons une nouvelle animation lorsque nous découvrons derrière une étale des femmes en train de déloger d'une ruche des larves de 3cm d'une sorte de guêpe. Elles nous proposent de goûter mais nous déclinons gentiment.

Nous sommes allés en moto au Village de Mae Sam Laep après une route chaotique de 45 km qui longe le parc national de Salawin. Ce parc englobe une zone protégée de 722 Km2 et est recouvert d'une épaisse forêt constituée de cèdres rouges asiatiques, merisiers et de tecks. Après une vingtaine de kilomètres sans la moindre maison, nous sommes arrivés à ce village frontalier qui borde la rivière Salawin, frontière naturelle avec la Birmanie. Ce village est peuplé de réfugiés Birmans. Nous avons hésité à faire une balade en bateau sur la rivière, mais nous avons finalement préféré simplement nous promener. Le village en lui même offre peu d'intérêt mais la vue sur la rivière valait vraiment le coup. Avant de partir, nous nous aventurons dans l'école du village et créons une belle agitation au moment de la récréation !
Le retour s'est fait sous des trombes d'eau et la piste est devenue boueuse, une vraie expédition.

Aujourd'hui, nous sommes de retour à Chiang Mai. Nous partons jeudi matin pour Sukhothai avant de redescendre à Bangkok ce week end.

Bises à tous...




lundi 12 novembre 2012

La vallée de Kathmandu



De retour de trek nous avons eu trois belles journées pour visiter Kathmandu davantage et les villes environnantes.
Nous sommes contents de ne pas être restés sur l'impression de notre arrivée et d'avoir pu découvrir ces lieux autrement...Nous nous sommes alors plongés dans les rituels et coutumes religieux qui baignent cette vallée.
Les Dieux occupent une place importante dans la vie des Népalais. La religion principale est L'hindouisme (80% de la population), vient ensuite le bouddhisme (10%), quelques musulmans (4%) et une poignée de chrétiens. L'hindouisme et le bouddhisme coexistent et parfois même se confondent, les fidèles participant souvent aux fêtes des deux cultes. On trouve dans un temple hindouiste des représentations bouddhistes. Un bouddhiste népalais ne voit d'ailleurs aucune difficulté à croire aux dieux hindous.
Nous avons mis en peu en vrac quelques photos des sites visités.
La vallée de Kathmandu compte sept sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le site de Pashupathinath se trouve à 5 km du centre de Kathmandu. C'est un temple hindou, l'un des plus sacré du pays, lieu de pèlerinage ou passe la rivière Bagmati (on trouve l’équivalent en Inde avec le Gange et Bénarès). Pashupatinath est l'un des multiples noms de Shiva.
Il règne dans cet endroit une atmosphère assez particulière et il n'a pas été simple pour nous de comprendre tous les rituels et coutumes hindous. Certains temples ne sont d'ailleurs accessibles qu'aux hindous. Le site est grand et nous avons pu observer dans une partie du temple, des cérémonies de crémation. Le long de la rivière Bagmati (qui ensuite se jette dans le Gange), les défunts sont présentés sur des bûchers et brûlés à ciel ouvert. Les corps, riches ou pauvres, sont recouvert d'un tissu orange. Certains sont ornés de fleurs (comme sur la photos), ce sont ceux des riches. Selon le rite, la crémation doit avoir lieu dans les 24h après le décès. Les corps sont d'abord orientés vers le nord en direction de l’Himalaya, berceau des dieux. C'est le fils aîné qui a la charge de mettre le feu dans la bouche du père...
Il règne une drôle d’ambiance...beaucoup de fumée s’échappe du lieu et certaines personnes fouillent la rivière après la crémation pour récupérer l'or des bijoux...
Nous sommes restés sidérés devant ce spectacle que nous avons observé un peu en retrait.

La ville de Bodhnath est bien différente. Elle est peuplée de tibétains ayant fuient au Népal après l'invasion chinoise. Elle est aujourd'hui l'un des plus grand sanctuaire bouddhiste de la vallée. On trouve une cinquantaine de monastères et surtout le plus grand Stûpa du pays : 100 m de circonférence (photos). Nous avons tout particulièrement aimé ce lieux. Nous y sommes même revenu une seconde fois en fin de journée pour trouver une autre lumière...mais aussi pour venir rechercher le guide du routard, oublié au resto du midi (et oui ! on ne se refait pas !!!). La tradition veut que l'on tourne autour du stûpa dans le sens des aiguilles d'une montre. En fin de journée un nombre impressionnant de personnes vient marcher en faisant tourner ou non les moulins à prière. Ils sont gravés de textes religieux qui une fois tournés, sont libérés dans le ciel pour être entendus par les dieux.

Bhaktapur, Patan et kathmandou sont d'anciennes villes royales. Chacune a son Durbar Square, son Palais.
Bahktapur est une des plus belles villes de la vallée. Elle a su conserver son aspect traditionnel. Toutes les rues sont pavées de briques en calade. C'est une ville de paysans et d’artisans, toujours en activité. On voit d’ailleurs les femmes faire sécher et tamiser leur récolte de riz sur les places. En empruntant des ruelles, nous sommes tombés sur des ferronniers et potiers à l’œuvre. Nous avons pu goûter la bière de riz et la spécialité culinaire, le yaourt au lait de buffle. L'argent récolté par les billets d'entrée aident à la rénovation du patrimoine architectural.

Nous avons quitté le Népal le 08 novembre et nous sommes actuellement en Thaïlande.
Arrivés à Bangkok le 09, nous avons pris le matin même un bus pour le nord. A 23h nous sommes arrivés à Chiang Mai après 12 Heures de bus et 2 jours de transport... autant vous dire que nous étions plus très frais !
La température est bien plus élevée qu'au Népal et il semble facile de voyager dans ce pays.
Nous avons retrouvé un couple d'amis français avec qui nous restons cette semaine.
Nous allons prendre le temps de visiter cette région avant de redescendre vers Bangkok progressivement.

La bise à tous...

mardi 6 novembre 2012

Retour de Trek



Nous avons quitté Kathmandu le 28 octobre pour Pokhara, en compagnie de notre guide Shiva. 7 heures de bus pour parcourir 200 kms vers l'Ouest. Nous sommes heureux de quitter la capitale et de se rapprocher des montagnes. La route entre ces deux villes est vraiment belle. Nous y apercevons rapidement les montagnes enneigées, la végétation dense et les ravins vertigineux. Le vert des rizières en terrasse, de part et d'autre de la vallée, contraste avec le bleu du ciel et le blanc des sommets...




Pokhara est à 850 m d'altitude, c'est la deuxième ville du pays. Elle est en bordure du lac de Phewa et au pied du massif du Dhaulagiri, de l'Annapurna et du Manaslu, qui culminent à plus de 8000 m. Un panorama extraordinaire et mystique.
La ville est reliée par la route depuis à peine 40 ans. On imagine alors les difficultés rencontrées par l'expédition française, en 1950, lors de la première ascension de l'Annapurna par Maurice Herzog et Louis Lachenal.

Nous profitons de l’après midi pour découvrir la ville et nous promener au bord du lac. Nous ne nous lassons pas de regarder ces montagnes omniprésentes qui s’étendent d'est en ouest sur des centaines de kilomètres.




Le départ pour le trek de Poon Hill commence par 2 heures de bus, le lendemain matin, pour Nayapul (1070 m d'altitude). Une fois notre permis de trek en poche, nous commençons notre ascension vers le village d'Ulleri (1940 m) ou nous passerons la nuit. Progressivement nous quittons les habitations en suivant le fond d'un vallon tout en longeant une rivière à l'eau limpide. Plus nous prenons de la hauteur et plus la vue est grandiose. On découvre de nombreux villages accrochés sur les pentes alentours, toujours de manière à surplomber les terrasses de culture. Des annonces au micro résonnent dans le vallon. Premier village ... premières rencontres avec les habitants et toujours ces mêmes sourires et ces « Namastes » !
Les villages de montagne sont charmants et fleuris. Les habitants semblent avoir trouvé leur équilibre. Ils profitent du tourisme en transformant leurs maisons en lodges, mais savent aussi préserver leurs habitudes quotidiennes. Ils cultivent le riz, le millet, entretiennent un potager et ont quelques bêtes. Les enfants vont à l'école au village, souvent soutenue par une ONG. La pauvreté rencontrée dans les villes est ici totalement oubliée.
En arrivant à Ulleri nous avons fait nos 900m de dénivelée. Shiva nous montre notre chambre qui est vitrée de toute part avec une vue imprenable sur l'Annapurna sud et le Hiun Chuli.
Au matin, c'est le chant d'enfants qui nous réveille.





Le deuxième jour, nous partons en direction du village de Ghorepani (2850 m d'altitude). Nous prenons rapidement de la hauteur et avançons d'un bon rythme. Sur le chemin un muletier avec sa dizaine de bêtes nous empêche de doubler. Nous nous adaptons à son rythme, on prends alors le temps de discuter avec les porteurs et d'autres touristes. On se croirait en transhumance sauf que les mules portent des boissons et autres vivres pour approvisionner les lodges d'altitude. Nous arrivons à midi au village ce qui nous laisse le temps de profiter des alentours. Le lendemain, levé à 4 heure du matin pour monter à Poon Hill (3200 m) afin d'observer le levé du soleil sur la chaine de l'Annapurna. Montée à la frontale. Le nombre de touristes rappelle la saintélyon, ou une procession de luciole!! Après quelques réglages photographiques, le soleil fait son apparition et les flashs fusent. Encore une fois nous sommes éblouis. Shiva nous énumère le nom des sommets.




Il est 7 heure et la journée de marche reprend, la fatigue est déjà présente...pas bon signe pour les 7 heures de marche qui nous attendent. L'étape du jour est très longue mais les paysages sont magnifiques. Nous redescendons progressivement dans la vallée jusqu'au village de Ghandruk (1940 m) où nous passons la nuit. Le lendemain, après avoir visité le musée local, qui consiste en un regroupement d'ustensiles du quotidien des villageois, nous continuons la redescente. Nous traversons de jolis villages ou les habitants sont occupés à leurs taches quotidiennes. Nous croisons encore une fois ces fameux porteurs qui supportent des charges hallucinantes...parfois allant jusqu'à 45 kilos ( on en a vu un avec un frigo!!)...le tout suspendu à une sangle retenue par leur front. Ils marchent souvent bien plus rapidement que les randonneurs...
Notre trek se termine le lendemain après avoir dormi une dernière nuit au calme, au village de Sauly Bazar.

Bref, cette randonnée a été un très beau moment et c'était chouette de partager ces tranches de vie avec les autochtones et « d'approcher » ...un peu...ces sommets prestigieux.





Nous sommes maintenant de retour sur kathmandu et nous visitons les sites alentours.