mercredi 16 janvier 2013

Palawan

L'arrivée aux Philippines a été un peu rude. Arrivés à une heure du matin à l’aéroport de Clark au nord de Manille. La correspondance pour la fameuse île de Palawan est prévue pour le lendemain matin à 11h00. Nous pensions trouver dans l’aéroport une zone de transit où se reposer. Mais non ! Pas de zone de transit...quand tu sors de l'aéroport tu peux plus rentrer ! Que des sièges en plastiques dehors sous un hangar devant l 'aéroport ! Sous surveillance de la police qui veillait à ne pas laisser rentrer les voyageurs dans l’aéroport ! Au moins on était en sécurité ! Du coup on a fait une vraie nuit blanche en regardant les va et vient des voyageurs! Pas fermé l’œil avant le lendemain 15h00 une fois arrivés à Puerto Princessa.
Bref, premier contact un peu «fatigué » avec ce pays.

Mais une fois dans l'avion qui nous mène à Palawan, le voyage commence ! De nombreux philippins sont en vacances pour le nouvel an et en profitent pour partir sur l'île. L'ambiance dans l'avion était particulièrement joyeuse. Les gens rigolent et poussent des cris au moindre rebond de l’appareil... au moins ça décontracte. Ils applaudissent en criant à l’atterrissage...de vrais supporter. On avait jamais fait un vol aussi festif ! Manquait plus que les colliers de fleurs à l'arrivée sur le tarmac de Puerto Princessa. D’ailleurs l’aéroport est tout petit. On est descendu de l'avion directement sur le bitume et on a marché jusqu'au petit bâtiment qui fait office d’aéroport. De là, commence la rue principale de Puerto qui mène 500 mètres plus loin au centre ville. C'est la première fois qu'on a quitté un aéroport à pied. La piste d’atterrissage et de décollage est tellement intégrée à la ville de Puerto que les va et vient des avions s'entendent partout en ville.

On découvre rapidement le moyen de transport local de la ville : le tricycle ! une moto encastrée dans une cabine qui, avec un peu d'imagination, peut contenir jusqu'à 4 ou 5 personnes. On peut se déplacer comme ça pour quelques pesos et en profiter pour respirer les fumées du pot d'échappement qui s’engouffrent dans la cabine.
Après une petite sieste on fait la promenade de reconnaissance habituelle. Nouvelle monnaie, nouvelle langue, nouvelle nourriture, nouvelle religion. On se perd une fois encore dans le marché local, au milieu des étales odorants de poissons et de légumes. On en profite pour retirer de l'argent qui nous suivra jusqu'à la fin du séjour aux philippines car il n'y a pas d'autres lieux de retraits qui acceptent les cartes internationales sur l'île.

Les habitants ont un anglais parfait avec un accent à se demander s'ils ne sont pas un peu américains sur les bords. Apparemment, l’héritage des USA est aussi dans l'éducation. L'école est dispensée en anglais et la télé propose de nombreux programmes anglophones.


Deux jours à Puerto sont suffisants. La ville n'a pas un grand intérêt.
Nous partons à la journée dans les îles de la baie d'Honda, au nord de Puerto Princessa. Premières visions des fonds marins philippins....nous réalisons que ce que nous avons vu en Thaïlande était bien pauvre comparé à ça. Il y a évidemment des coraux morts mais nous découvrons quand même de belles couleurs, de nouvelles formes et beaucoup de poissons. On ne parle même pas des plages dessertes que l'on voit depuis le bateau...des petits paradis ! Des bancs de sables blancs au milieu de nulle part flanqués de quelques cocotiers ou de jungle.
Les gens qui partagent notre bateau nous affirment que ce n'est rien comparé à ce qu'ils ont vu dans le nord de l'île et à Coron !

Nous quittons ensuite Puerto Princessa en direction de Sabang, petite ville en bord de mer sur la côte ouest. Sabang est surtout connue pour être le point de départ de la fameuse et très touristique rivière souterraine qui s'étend sur 8 kms et que l'on peut parcourir en kayak sur 1,5km. Pour se balader dans cette grotte il faut un permis. Nous l'achetons à l'avance et nous réservons un ticket pour le 1er janvier. Apparemment sans ça, impossible d'avoir de la place. La ballade semble très prisée...surtout par les philippins.
Sabang est aussi un petit village tranquille bien agréable et tourné vers la mer, loin du bruit et de l'activité de Puerto Princessa.
C'est ici que nous avons fêté le nouvel an avec quatre autres français rencontrés dans notre guest house. Nous n'avions rien programmé de spécial pour l'occasion, on s'est un peu laissé porté et il se trouve que les propriétaires de l'auberge nous ont invité à venir partager un buffet à minuit. On a été très touché de voir avec quelle hospitalité ils invitaient les clients de l’hôtel. Les filles de la famille ont cuisiné toute la journée. Au menu : spaghettis à la bolognaise, salade de pâtes, brochette de marshmallow /saucisses, plateau de fruits et le fameux cochon de lait entier, embroché sur un gros bambou ! Improbable ! On a du attendre que le prête arrive pour le bénir avant de passer à table. Apparemment pour eux la fête du nouvel an avait aussi un sens religieux.
Enfin... les hommes du village ont quand même beaucoup bu aussi.

On a réalisé combien ils avaient bu au matin. L'office de la rivière souterraine annonce que les tours sont fermés à cause de la mer trop agitée. En regardant la mer nous ne voyons pas trop de différence avec les autres jours ! On a finalement compris que l'alcool aidant, ils ont tous décidé de prendre un jour de congé. Pas un bateau n'a navigué le 1 janvier 2013 sur la mer calme au large de Sabang ! Bref, la ville tourne au ralenti ! Ce n'est pas cette fois que nous verrons la rivière souterraine. Nous allons donc nous promener à la cascade qui se jette dans la mer un peu plus loin. Les philippins jouent de la guitare au pied de la chute et continuent à boire de la San Miguel...certains ont l'air au plus mal mais l'ambiance est toujours festive.

Sur le chemin du retour nous nous arrêtons dans un petit resto ouvert pour manger. Ils nous annoncent qu'il y a un buffet et que c'est gratuit. Toujours la salade de pâte et les spaghettis bolo, ça doit être le menu de fête !

L'étape suivante a été Port Barton...notre coup de cœur ! Un village de pêcheurs toujours sur la côte ouest au nord de Sabang, accessible en bateau ou par une piste. Nous y sommes venu en bateau depuis Sabang, trois heures de Bangka, le bateau local, avec le bruit du moteur et les éclaboussures d'eau de mer !
La situation géographique du village le protège encore du tourisme de masse. Apparemment beaucoup de voyageurs partent directement vers El Nido, la ville bien connue du nord.
Nous on traîne un peu ici, le rythme nous va bien...
Une française que nous avons rencontré nous explique qu'elle a découvert les philippines en 1997 et que Port Barton n'a pas tellement changé depuis !
Port Barton c'est une belle plage et quelques rues sableuses derrière. Des petites échoppes épiceries, appelées des sari-sari, quelques restos, une église, un atelier de recyclage des noix de coco qui diffuse une drôle d'odeur dans les parages et des pêcheurs. Tout autour c'est la jungle et la mangrove.


Aucune infrastructure importante ou imposante. Pour organiser une balade en bateau, il suffit de traîner un peu sur la plage et un « boat man » vient nous parler. Le pied quoi ! Vous décrire l'ambiance qu'il règne ici est difficile à faire passer. Tout est simple et tranquille.
Un sari sari

Ils ont aussi un stade couvert dans le village, haut lieu de rencontres sportives. Les philippins raffolent du basket. Apparemment il y a trois match pas semaine qui sont disputés ici. Nous réaliserons ensuite que le moindre village ou recoin de quartiers de l'île de Palawan possède un panier de basket plus ou moins en forme. Très petits, petits et grands s'y retrouvent régulièrement.


Nous partons là aussi à la journée toujours avec les mêmes francais rencontrés quelques jours au paravant, dans les îles voisines, pour des balades sous marines et pour accoster sur des îles aux noms qui les résument bien : tropical island, paradise island ou coconut island... Les excursions démarrent à 9 h et nous sommes de retour pour 16h. La pause déjeuné se fait sur une des petites îles de l'archipel ou les « boat man » préparent le poisson frais du matin au barbecue accompagné de riz et de salade. Sans aucun doute les produits sont BIO !


Notre séjour aux philippines nous rappelle combien l’électricité n'est pas une donnée évidente pour tous le monde. Les villages ont certaines tranches horaires où l’électricité est distribuée, sinon ils allument, quand ils en n'ont un, un groupe électrogène.
Après quatre / cinq jours à Port Baton nous nous rendons à l'évidence qu'il faut partir et continuer notre route vers le nord ! Nous atterrissons donc ensuite à El Nido, presque à l'extrême nord de Palawan. Le trajet se fait en jeepney : les bus locaux, très colorés et toujours bondés. Leur horaire de départ est assez aléatoire, souvent quand ils sont sûr de ne plus embarquer de passager. Pour cela le notre a fait au moins quatre fois le tour du village avant de décoller, un vrai sketch.

Quand on évoque Palawan, El Nido est souvent cité ! Le coin est connu pour être le départ pour l'archipel de Bacuit au large et pour être un très beau site de plongée. Après tout ce que nous avions entendu sur El Nido, nous avons été un peu déçu à notre arrivée. La ville en elle même offre peu d'intérêt et l’afflux touristique est beaucoup plus net. Mais évidemment, le paysage de l'archipel au loin, dans et sur la mer est tout simplement beau. Les formations calcaires rappellent ce que nous avions vu à Tonsaï en Thaïlande. Nous partons là aussi en bateau à la journée pour visiter les îles. Nous sommes hébergés pour la première fois chez l'habitant dans une petite maison tenue par une grand mère, mais le reste de la famille n'est jamais loin. Encore une fois l'occasion d'observer à quel point les Philippins sont proches de leur famille restreinte ou éloignée. Un cousin, un oncle, une sœur passe dire bonjour ou donner un coup de main. Cet endroit nous donne un peu l'impression d'être à la maison et c'est bien agréable.

Après El Nido, direction l'île de Busuanga au nord et plus particulièrement à Coron city. Le trajet se fait dans une grande Bangka durant 7 longues et nauséeuses heures (pour certaines). La trajectoire se dessine d'abord en pleine mer et ensuite dans l'archipel des Calamians où l'eau est devenue aussi lisse que le lac d'Esparon. Nous avons vu à quelques mètres de nous des ailerons de gros gros mammifères que nous avons attribué fièrement à une baleine et son baleineau.
A notre arrivée à Coron, on a tout de suite regretté de ne pas être resté plus longtemps à El Nido ou encore plus à Port Barton. La ville semble trop grande, bruyante, la mer marron et mangée par des constructions anarchiques. Nous nous réconcilions en trouvant là aussi un hébergement accueillant chez l'habitant, une grand mère, Miss Lim et sa très grande famille qui va et vient toute la journée. Les petits déjeuners chez miss Lim sont au fils des matins de plus en plus copieux. Les premiers jours, nous nous achetons nos propres provisions, quelques fruits, du thé et des brioches, mais elle semble bien décidé à nous remplumer et nous propose encore ce matin des saucisses, du jambon, de la papaye, du beurre, des omelettes, des friands chinois au pork (mi sucré mi salé) mais elle fait l'impasse sur le poissons frit (déjeuner philippins) et on lui en est reconnaissant !...bref de quoi tenir jusqu’à 16h sans problème !

Pour en revenir à Coron, même si la ville n'est pas très reposante, nous savons que l'attrait principal du coin se trouve dans l'archipel des Calamians à quelques coups de pagaye d'ici. Plusieurs épaves de bateaux japonais sont accessibles en plongée ou en snorkelling. Les coraux sont paraît-il dans certains endroits souvent intacts et des tortues se baladent de ci de là. C'est effectivement ce que nous avons pu vérifier par nous même dès le lendemain...enfin les coraux, pas les tortues malheureusement ! Nous nageons aussi dans les lacs de l'île de Coron (à ne pas confondre avec la ville) aux eaux turquoises.


Le lendemain nous décidons de partir visiter le reste de l'île de Busuanga en moto cross cette fois ci car les routes aux abords des villes se transforment volontiers en pistes caillouteuses au bout de quelques kilomètres.
Nous traversons des villages où les habitants et tout particulièrement les enfants nous font de grands signes d'aussi loin qu'ils nous aperçoivent. Encore une fois on est bluffé par leur profonde gentillesse et leur envie de parler avec nous.
Nous montons jusqu'au village de Salvation à deux heures de moto et redescendons ensuite vers Conception qui nous plaît particulièrement notamment car elle est à 20 minutes de Bangka de l'île déserte de Calanguyan, où le reef est paraît il un des plus beaux des Philippines.


 Nous nous résignons donc à l'idée que nous n'irons pas traîner nos palmes par là bas car nous devons rentrer pour rendre la moto et que nous avons louer notre chambre pour plusieurs jours à Coron. Mais malheureusement 1km après Conception nous crevons le pneu arrière ! Dommage ! En même temps on commence à être habitué depuis le début du voyage c'est juste la quatrième fois que ça arrive ! Sauf que cette fois, le village ne compte qu'un petit « garagiste » pas très équipé et que le temps est compté avant la nuit ! Nous nous résilions donc au bout d'une heure et toujours pas de roue gonflée à rester dormir ici ! Nous nous trouvons une petite Guest House, chez « Ann and Mike » qui nous font une petite place alors qu'ils affichent complet et qui nous organisent la sortie du lendemain matin sur la fameuse île pendant que la roue sera en cours de réparation ! Que demander de mieux!

Bref... tout va toujours bien pour nous, on est en bonne forme.

Nous nous préparons à quitter les Philippines très bientôt. Nous avons tout particulièrement aimé Palawan, les magnifiques paysages et la profonde gentillesse des gens. 

Demain nous partons pour Manille et samedi pour l'Australie en passant par Singapour. 

Nous préparons aussi assidûment notre passage en Nouvelle Zélande à la recherche de lieu de woofing.


On vous souhaite à tous une très belle année 2013.

Bises

Olivier et Marie