Sucre
Sucre, la ville aux quatre noms :
« Villa de la plata » en raison des mines d'argent toutes
proches, « Charcas » du nom des Indiens autochtones de la
région andine et enfin « la ville blanche » de part la
couleur de ses bâtiments.
Les rues sont pleines de bâtiments
coloniaux, à L'architecture baroque et renaissance. C'est un lieu où
jadis les colons se sont établis, fuyant Potosi au climat trop rude.
La capitale constitutionnelle de la
Bolivie est à 2780 mètres d'altitude et nous sommes ravis de
retrouver une température plus douce. On s'installe dans une
charmante auberge tenue par un couple franco suisse où il fait bon
vivre. On s'est tout de suite senti bien dans cette ville fortement
européanisée. Ici les boliviennes en jeans côtoient les
boliviennes en jupes plissées traditionnelles, tablier, chapeau haut
de forme, double tresses dans le dos sans oublier le baluchon en
tissu multicolore porté sur les épaules.
On a poussé notre séjour jusqu'à dix
jours. L'envie de se sédentariser commence à se faire sentir !
C'est aussi ici que nous avons pris des
cours d'espagnol dans une des nombreuses écoles privées de la
ville. 20h de cours particulier répartis en cinq matinées. C'est
plutôt agréable de retrouver un rythme « contraint » et
de remettre les méninges au travail. Véronica, notre professeur,
prend sa tache très au sérieux. Quand elle ne nous donne pas des
devoirs à la maison, elle ne manque pas de nous faire la morale car
nous n'avons pas assez pratiqué. Bref, on a terminé cette session
avec de bonnes bases pour converser en voyage mais on est toujours
pas bilingue évidemment. Le mélange des langues dans notre tête
sème parfois la confusion, surtout quand on commence à parler
anglais avec l'accent espagnol en étant sûr que notre interlocuteur
nous comprend...
Sucre a un très beau marché couvert,
où fruits et légumes s'entassent à coté des viandes et poissons.
Au rez de chaussé c'est la section des jus et salades de fruits où
les vendeuses derrière leur gargotes empilent yaourt, fruits, glaces
et céréales dans une coupe, le tout pour 8 bolivianos ( environs 1
euro). Elles sont voisines des vendeuses de patates qui sont assises
au milieu de sac énormes remplis de tubercules de toutes les
variétés.
La ville s'organise au autour de la
« plaza 25 de mayo » où les habitants se baladent ou
mangent une glace sur un banc. Les cireurs de chaussures, souvent des
enfants, font le tour de la place en proposant leurs services.
La ville est dominée par deux
montagnettes : « Sica Sica » et « Churuquella »
où des eucalyptus importés d'Australie ont été implantés. Au
pied de ces deux « cerro », se trouve l'église de la
Recoleta. Nous allons donc voir la vue depuis le haut.
Le dimanche nous partons au fameux
marché de Tarabucco, petite ville à 65 km au sud-est de Sucre.
Chaque dimanche, les paysans ou
artisans de la vallée viennent vendre des tissus traditionnels, tout
un tas d'article en alpaga ; fruits, légumes, feuilles de coca
et bien d'autres choses. Les Aymaras portent des tenues
traditionnelles que nous n'avions encore jamais vu.
Marie étant un peu malade, je pars à
la journée faire une ballade du coté de la Cordillera de los
Frailes et le cratère de Maragua. Même si la ville est bien
agréable, c'est aussi bon de la quitter un peu et de rencontrer les
villageois de la vallée.
La Paz : capitale la plus
haute du monde
Après une nuit de bus nous atterrissons à La Paz, la grosse ville
en pente qui grouille.
Enfin, on a faillit pas arriver ensemble...en effet le bus s’arrête
en banlieue de la Paz et plusieurs passagers descendent. Olivier
profite de la pause pour partir chercher des toilettes, mais ne
prévient pas le conducteur...une fois les valises débarquées, le
conducteur est prêt à repartir et malgré mes tentatives
d'explication et mes supplications met le moteur en marche et
commence à rouler … Olivier surgit de l'angle de la rue en courant
et monte dans le bus qui roule déjà. Autant vous dire qu'il nous a
pas trop plu ce conducteur, avec sa bouche pleine de coca !
La Paz s'étale tout en hauteur, sur 1000 m de dénivelé. Les
symptômes de l'altitude ne tardent pas à arriver, bien plus
intenses que lors de notre passage sur l'altiplano ou à Potosi. On
manque d'air, on peine à monter les escaliers jusqu'à notre
chambre, sans appétit et globalement fatigués. Une mauvaise pizza
au chorizo nous mettra définitivement à plat et annulera nos projets
de randonnées. Première fois malade après 8 mois...c'est pas trop
mal !
Avant la vieille pizza on a quand même fait une belle balade jusqu'à
la « Muela del diablo », la molaire du diable, une
formation en forme de dent donc, qui surplombe La Paz. L'occasion
d'avoir une vue panoramique sur la ville et de se balader dans des
petits villages authentiques.
On traîne encore une journée à La Paz pour se remettre et on se
perd dans ses marchés faramineux et sans fin. On a commencé par une
petite rue à coté de notre hôtel, section des fruits et
légumes...qui s'est prolongée sur plusieurs centaines de
mètres...on est monté un peu plus jusqu'à la section hifi et puis
la vaisselle....un peu plus haut encore ce sont les vêtements...ah !
Tient un stand de saucisses ! On achète toute une panoplie de
cuillère en bois à une mamie assise par terre et on s'enfonce
encore plus loin dans les marchés jusqu'à se dire, « mais on
est où là en fait ? ».
Dans les rues de La Paz, on retrouve par hasard Benjamin, Éléonore
et leur petite Noémie, 4 ans, que nous avions rencontré à La
Serena au Chili. On est content de voir des têtes connues et on
passe une agréable soirée tous les 5. Ils nous donnent des infos
sur le Pérou, d'où ils viennent et on les brief sur la Bolivie.
Copacabana
Après trois jours à La Paz, il est
tant de lever le camp. Notre visa bolivien d'un mois arrive bientôt
à échéance. Après 3 heures et 155km de bus, nous arrivons dans
la ville tranquille de Copacabana, en bordure du Lac Titicaca. Le
Pérou et la Bolivie se partagent ce lac immense (plus de 8400m2),
aux allures de mer. Il s'agit du plus haut lac navigable au monde, on
est à 3800m.
Copacabana est installée dans une baie
et surplombée par deux collines : au nord el Calvario et au
sud, la colline Seroka.
Nous grimpons sur le calvaire pour
avoir une vue d'ensemble sur la ville et à la tombée du soleil, la
ballade vaut bien le détour. Le chemin est ponctué de douze croix
où les pèlerins marquent la pause. Le tout symbolise le chemin de
croix du Christ.
Nous partons le lendemain de notre
arrivée sur l'Isla del Sol, une des îles du lac Titicaca. À
l'époque des Incas, l'île était un sanctuaire. Il s'y trouvait un
temple avec des vierges dédiées au dieu soleil où Inti. C'est ici
que, selon la tradition orale, le dieu soleil s'est réfugié lors du
Chamaj Pacha, le temps du déluge et de l'obscurité. Ses enfants,
Manko Kapak et Mama Oklo, commencèrent leur périple qui les amena
plus tard à fonder cuzco.
L'île est habitée par des indiens
d'origine Quechua ou Aymara et vivent de l’agriculture et de
l'élevage (un peu du tourisme aussi!).
Le bateau nous dépose au nord de l'île
et après la visite des sites archéologiques inca du nord, nous
empruntons le chemin de randonnée, le chemin des incas, qui traverse
l'île jusqu'au sud, où nous avons repris le bateau.
De retour à Copacabana, nous
retrouvons Aline et Georges, un couple de retraités qui voyagent en
camping car depuis un an en Amérique du Sud. Nous les avions
rencontré la première fois à Potosi, lors de la visite du Couvent
Santa Théresa, sans vraiment avoir eu le temps de se parler.
Et...alors que nous étions sur le port
en train de boire un jus de banane et d'observer ce camping car
immatriculé en France, en se demandant qui pouvaient bien être les
occupants...Aline et Georges ont surgit ! On leur a donc fait de
grands signes et ils nous ont invité à boire l'apéro le lendemain
soir au camping car.
Après avoir passé la frontière entre
la Bolivie et le Pérou sans problème nous sommes maintenant à
Cuzco depuis dix jours.